Les autorités refusent d’assouplir les règles du crédit immobilier
Malgré la chute de l’activité dans le secteur immobilier et la déception de nombreux acteurs, dont les courtiers, les autorités ont décidé de ne pas assouplir les règles encadrant le crédit immobilier. Actuellement, pour lutter contre le surendettement, les banques n’ont pas le droit de prêter de l’argent si les mensualités dépassent 35% des revenus, ni pour une durée supérieure à 25 ans. Elles peuvent déroger à ces critères dans 20% des cas, à condition que cela concerne en priorité des résidences principales et vise, dans près d’un tiers des cas, des primo-accédants.
Le Haut Conseil de Stabilité Financière maintient les règles actuelles
Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui réunit entre autres le ministre de l’économie et le gouverneur de la Banque de France, a décidé le 26 septembre de maintenir les règles d’octroi du crédit immobilier. Ils ont estimé qu’un assouplissement ne résoudrait pas les difficultés du marché. Les établissements bancaires disposent déjà d’une marge de manœuvre suffisante pour accorder des crédits avec des conditions moins restrictives, mais ils utilisent peu cette possibilité.
Des conditions inchangées malgré un contexte difficile
Face à la chute du nombre de crédits immobiliers accordés, les autorités avaient prévu une réunion pour décider d’ajuster ou non les règles encadrant ces derniers. La Banque de France avait plaidé pour un maintien des conditions actuelles alors que le ministre de l’Économie se montrait plus ouvert aux changements. Finalement, il n’y aura pas d’évolution des critères en vigueur.
Le Haut Conseil de stabilité financière a étudié la proposition du député de la majorité Sacha Houlier qui demandait l’assouplissement des conditions d’accès au crédit immobilier. Selon lui, les conditions actuelles étaient trop strictes pour obtenir un prêt et donc nuisaient à l’activité du secteur. Malgré son argumentaire, l’autorité a estimé que les raisons avancées ne justifiaient pas d’assouplir les règles existantes.
- Pas d’augmentation du taux d’endettement autorisé : Les banques continueront de ne pas accorder de crédit dont les mensualités dépassent 35% des revenus des emprunteurs.
- Durée maximale de remboursement inchangée : La durée de remboursement des prêts ne pourra pas excéder 25 ans.
- Maintien du prime aux primo-accédants : Une partie des crédits dérogatoires devra continuer de concerner en priorité des résidences principales et près d’un tiers des cas les primo-accédants.
Quelles perspectives pour le marché immobilier ?
L’absence d’assouplissement des conditions d’octroi du crédit immobilier pourrait impacter le marché. Cependant, il convient également de prendre en compte d’autres facteurs qui influencent la dynamique du secteur :
- Taux d’intérêt ni bas ni haut : Les taux d’intérêt des prêts immobiliers restent finalement dans la moyenne historique, les taux des 10 dernières années étant historiquement bas.
- Soutien gouvernemental : Le gouvernement a mis en place diverses mesures (tels que le PTZ ou les dispositifs de défiscalisation) pour favoriser l’accession à la propriété.
- Adaptation des acteurs : Les banques peuvent ajuster leur offre en fonction des besoins et des évolutions du marché, comme proposer des offres ciblées aux primo-accédants par exemple.
En conclusion, même si le maintien des règles de crédit immobilier en vigueur peut constituer un frein sur le court terme, les autres facteurs internes et externes au secteur immobilier doivent être pris en compte pour anticiper ses perspectives d’évolution. La vigilance reste de mise pour les acteurs du marché afin de s’adapter aux transformations potentielles du secteur.