La filière nucléaire est une industrie majeure en France, et elle entre dans une nouvelle ère de recrutement et de formation. Nécessité générée par la crise énergétique et le développement des technologies innovantes, les acteurs du marché n’ont pas chômé pour miser sur l’innovation et apporter des solutions à long terme, complémentaire ou non aux énergies renouvelables.
De mauvaises nouvelles…
Malgré un dynamisme soutenu, l’industrie atomique a traversé ces dernières années quelques crises tristement célèbres. On ne peut oublier l’accident nucléaire de Fukushima au Japon, qui s’est produit en 2011 suite à un tsunami, ou encore, plus proche de nous, la fermeture de la centrale alsacienne de Fessenheim en 2020, décidée par le gouvernement. Ces événements ont contribué à modifier l’opinion publique vis-à-vis du nucléaire et ses perspectives industrielles.
… et de bonnes nouvelles !
Heureusement, le gouvernement a rapidement réagi et mis en place des plans afin de relancer la filière atomique.
Ainsi, en février 2022, Emmanuel Macron a annoncé la construction de six nouveaux réacteurs et un appel à projets de 1 milliard d’euros pour le développement de petits réacteurs modulaires. Les objectifs fixés furent confirmés le 3 février suivant lors du Conseil de politique nucléaire, incluant même un prolongement des réacteurs à plus de soixante ans.
Actuellement, cette troisième industrie française comprend 220 000 salariés et près de 3000 entreprises. Par ailleurs, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a estimé que le secteur devra embaucher 10 000 à 15 000 nouveaux salariés chaque année jusqu’en 2030.
L’Université des métiers du nucléaire
En 2021, l’Université des métiers du nucléaire, alliance d’industriels, a été lancée afin de promouvoir les carrières dans le domaine. En collaboration avec Pôle emploi, elle organise chaque année la Semaine des métiers du nucléaire, avec 200 événements programmés partout en France.
Les visites de sites, les témoignages des salariés ainsi que les job dating permettent aux jeunes de mieux connaître la filière et de se former à divers postes. L’université propose des formations allant du CAP au bac +5 et travaille à améliorer l’attractivité des métiers du nucléaire. Cette tache est ardue tant le fonctionnement même d’une centrale nucléaire est inconnu du grand public et provoque une méfiance de ce secteur.
Les innovations technologiques
Aux Etats-Unis, des milliardaires techno-solutionnistes tels que Jeff Bezos, Peter Thiel et Bill Gates ont investi des millions de dollars dans l’innovation nucléaire. Quelque 70 start-up espèrent révolutionner le secteur, dont quatre françaises.
Jimmy Energy, fondée en 2020 par Antoine Guyot et Mathilde Grivet, a notamment levé 15 millions d’euros en octobre et signé un premier client. Elle conçoit une version miniature des réacteurs à haute température, qui auront pour objectif de remplacer les brûleurs au gaz polluants utilisés dans l’agroalimentaire et la chimie. 15 entreprises ont déjà manifesté leur intérêt et Jimmy Energy souhaite mettre en service son démonstrateur en 2023.
NuScale Power, quant à elle, développe des mini-réacteurs autonomes et sans risque d’accident de grande ampleur. D’une puissance de 60 mégawatts, il peut fournir de l’électricité à une ville et chauffer des usines. La première commercialisation est attendue en 2026.
À l’heure actuelle, l’industrie nucléaire française cherche à relever le défi de la formation et de recrutement. Avec l’appui des technologies innovantes et des initiatives comme l’Université des métiers du nucléaire et la Semaine des métiers du nucléaire, de nombreuses opportunités s’offrent aux jeunes diplômés et aux personnes souhaitant changer de carrière. Bien que ce secteur reste sensible et ultra-réglementé, une multitude de possibilités existent afin de profiter des avantages offerts par le nucléaire.
