Alors que les éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris, mobilisés contre le projet de réforme des retraites, ont voté ce mardi matin la poursuite de la grève au moins jusqu’au 20 mars 2023, l’actualité de cette dernière ne cesse de tourner autour du vote prévu jeudi 16 mars 2023. Mais que sait-on exactement de ce projet ?
L’incidence des réformes retraites
Avec la reconduction de la grève jusqu’au 20 mars 2023 par les employés municipaux, plusieurs difficultés sont apparues : notamment l’accumulation progressive des déchets qui affiche 6600 tonnes de déchets à travers la capitale, ou encore l’arrêt des trois incinérateurs à Ivry , Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen.
Par ailleurs, cette grève n’est pas sans conséquences pour les voyageurs. La RATP annonce en effet qu’une rame sur deux circulera seulement demain sur les RER A et B tandis que le trafic sera très perturbé sur ces lignes. Seules les lignes 2, 3, 7, 8, 12 et 13 seront affectées de façon notable; sur les lignes 3 et 13, notamment, la fréquence des rames sera divisée par deux.
Enfin, il convient de rappeler que si une commission mixte paritaire (CMP) est attendue mercredi afin de trouver un compromis sur le texte, la majorité sera soumise jeudi matin au Sénat, et jeudi après-midi à l’Assemblée. En cas de majorité trop étroite, le gouvernement aura toujours la possibilité de déclencher l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption sans vote mais expose l’exécutif à une motion de censure.
Les frondeurs : les principaux opposants aux réformes retraites.
Au sein même de la majorité de l’assemblée nationale, certains députés font part de leur opposition à cette réforme. Parmi eux, Barbara Pompili, ex-ministre de la Transition écologiste et députée de la Somme, montrait sa réticence à voter le texte dès mi-janvier. Elle avait alors menacé d’abstention.
Dans la foulée, plusieurs membres du groupe Renaissance, influent sous-groupe macroniste à l’Assemblée, se sont joints à la fronde des opposants à cette réforme. On peut notamment citer Nicolas Forissier, Jean-Christophe Fromantin, Christophe Naegelen, Laurent Kalinowski ou encore Catherine Lemorton; dissidente celle-ci, qui a affirmé son intention de voter contre le projet de loi.
Plus largement, d’autres députés LREM comme Marie-Noëlle Battistel, Olivier Damaisin, François Pupponi ou encore Brigitte Kuster sont annoncés dans le camp des dissidents. Même si une majorité semble acquise à la CMP, le vote final reste imprévisible.
Une majorité fragile ?
Conscients de l’état de fragilité de la majorité, les députés frondeurs ont mis en avant des arguments variés sur cette réforme. Certains critiquent le système de points de Jean-Paul Delevoye, le haut-commissaire à la réforme des retraites ; d’autres redoutent le recul des droits des femmes, estimant que cette réforme pénaliserait leur situation, notamment en ce qui concerne les pensions de veuve.
Tandis que le chef de file de la fronde, Barbara Pompili, propose une alternative « responsable » s’appuyant sur l’âge légal de 62 ans, d’autres députés opposent simplement l’idée selon laquelle ce projet coûterait cher aux contribuables. Le gouvernement devra donc batailler ferme pour obtenir une majorité jeudi 16 mars 2023.
Conclusion
La réforme des retraites fait l’objet d’un intense débat depuis plusieurs mois. Alors que le vote de l’assemblée nationale est attendu jeudi 16 mars 2023, le suspense est à son comble quant à la majorité qui pourrait se former. S’il est difficile d’imaginer ce que sera le verdict, une chose est sûre : le gouvernement doit compter avec l’opposition grandissante des frondeurs macronistes à l’Assemblée.