Une victoire célébrée par les partisans, mais une société clivée
Recep Tayyip Erdogan a été réélu dimanche pour un troisième mandat de cinq ans à la tête de la Turquie, une victoire qui a été saluée à l’étranger et célébrée toute la nuit par ses partisans dans le pays. Cependant, le président se retrouve dès lundi face à une société minée par la crise et profondément clivée.
- Le quotidien Sabah titre en une lundi « L’homme du peuple a gagné ! »
- Gursel Ozkok, un vendeur de jus de fruits de 55 ans interrogé à Ankara, déclare que tout s’est passé comme il l’espérait
De son côté, Kemal Kiliçdaroglu, le chef du principal parti de l’opposition turque et candidat malheureux, a exprimé sa tristesse pour l’avenir de la Turquie lors d’une allocution depuis le siège de son parti à Ankara.
Une image controversée : Erdogan distribuant des billets
L’image du président turc sortant de son bureau de vote en train de distribuer des billets de 200 livres à des habitants a suscité autant d’interrogations qu’elle a interloqué. Cette pratique tranche avec ce que l’on connaît en France, où elle pourrait être apparentée à de la corruption et où les candidats aux élections sont astreints à une période de réserve dans les 48 heures précédant le scrutin.
Un troisième mandat sous le signe d’une « deuxième république »
Pour ce nouveau mandat, Erdogan souhaite créer une « deuxième république » en Turquie, plus religieuse et davantage tournée vers le Golfe, la Russie et la Chine. Cette orientation pourrait avoir des conséquences sur les relations avec l’Union européenne, déjà tendues depuis plusieurs années.
- Erdogan a été réélu avec 52% des voix face à Kiliçdaroglu
- Cette victoire intervient après un second tour, une première pour le président turc
L’Autorité électorale a officiellement déclaré Erdogan vainqueur de cette élection présidentielle quelques heures après son annonce de la victoire.
Une opposition inquiète pour l’avenir du pays
Les difficultés qui attendent la Turquie selon Kemal Kiliçdaroglu, chef du principal parti de l’opposition, pourraient concerner les relations internationales, mais aussi la situation économique et sociale du pays. La crise économique frappe en effet la Turquie, et la société est toujours marquée par les tensions entre partisans et opposants au régime.
Quels défis pour Erdogan lors de ce nouveau mandat ?
Parmi les principaux défis auxquels devra faire face Recep Tayyip Erdogan durant son troisième mandat figurent :
- La gestion de la crise économique, qui touche notamment la monnaie turque et le secteur de la construction
- La question des relations avec l’Union européenne, dans un contexte de tensions entre Bruxelles et Ankara
- Le maintien de l’autorité face à une opposition de plus en plus critique et mobilisée
- L’équilibre entre les aspirations religieuses d’une partie de la population et le respect du principe de laïcité inscrit dans la Constitution
- La gestion des relations avec les voisins régionaux, notamment la Syrie et l’Irak, ainsi qu’avec les puissances internationales comme la Russie, la Chine et les États-Unis
Alors que Recep Tayyip Erdogan entame ce nouveau mandat avec l’appui de ses partisans, il devra néanmoins composer avec une société divisée et faire face à de nombreux défis pour assurer la stabilité et la prospérité de la Turquie.
