Le gouvernement autorise la vente à perte de carburants pour soulager le portefeuille des Français
Afin de faire baisser les prix des carburants sans diminuer les taxes, le gouvernement a décidé d’autoriser exceptionnellement les distributeurs à vendre leur carburant à perte. Cette mesure devait entrer en vigueur à partir du 1er décembre pour une durée de six mois. Cependant, dès l’annonce de cette proposition, plusieurs enseignes importantes ont déclaré qu’elles ne l’appliqueront pas.
Les principaux distributeurs rejettent la proposition du gouvernement
Les marchands de carburant en France refusent massivement la proposition de vendre à perte, arguant qu’il s’agit d’une impossibilité économique. Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, estime que bloquer les prix à 1,99 euro le litre est déjà un effort suffisant. De même, Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, rappelle lors d’une audition devant la commission des affaires économiques que « L’interdiction de la revente à perte est un principe très important du commerce depuis 1963 ».
Olivier Véran appelle à un « effort collectif » de la part des distributeurs
Faisant face aux nombreuses réticences des acteurs du secteur, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé les distributeurs à participer à l’effort collectif que « chacun doit et peut faire ». Néanmoins, il semble que cette mesure soit loin de convaincre, car plusieurs d’entre eux continuent d’affirmer qu’ils ne mettront pas en oeuvre cette vente à perte autorisée exceptionnellement.
Les conséquences possibles de la vente à perte sur le marché du carburant
Si certains acteurs du secteur acceptaient néanmoins de suivre cette mesure, on peut s’interroger sur les implications potentielles d’une telle pratique :
- Marge minimale garantie pour les distributeurs : la vente à perte pourrait permettre à certains carburants d’être vendus plus bas que le prix de revient, ce qui réduirait les marges des distributeurs et les rendrait moins attractifs. Toutefois, une concurrence accrue dans le secteur du carburant pourrait pousser les distributeurs à s’aligner sur ces nouveaux prix pour éviter de perdre des parts de marché.
- Possibilité d’une hausse des taxes : si les prix baissent suite à cette mesure, le gouvernement pourrait être tenté de compenser sa perte de revenus en augmentant les taxes sur autre chose ou même sur les carburants eux-mêmes. Les Français n’y gagneraient donc rien au final puisque les prix à la pompe resteraient inchangés.
- Risque d’une distorsion de concurrence : Une vente à perte prolongée pourrait entraîner des distorsions sur le marché du carburant, avec un désavantage pour les petits distributeurs, qui auraient plus de mal à s’aligner sur les prix des grandes enseignes et à récupérer leur marge.
Conclusion : la vente à perte est-elle réellement une solution ?
La proposition de vente à perte de carburants semble faire flop et les chances de voir cette mesure adoptée par les acteurs du secteur sont faibles. Les conséquences d’une telle pratique restent incertaines quant aux bénéfices qu’elle pourrait apporter sur le long terme. En outre, l’augmentation des taxes comme alternative à la vente à perte n’est pas sans conséquences pour les Français : le renchérissement des prix pourrait ainsi engendrer une pression financière supplémentaire sur le pouvoir d’achat des ménages.
Face à ces enjeux, il est essentiel de rechercher des alternatives pour pallier les tensions observées sur le marché du carburant. Des efforts communs et concertés entre gouvernement et distributeurs sont indispensables pour apporter des solutions durables et efficaces à cette problématique. Du coté des particuliers, la pratique du vélotaf, l’utilisation d’un véhicule avec un carburant moins cher comme le GPL (voir notre article sur les inconvénients du GPL) ou l’E85 (ou même convertir sa voiture essence à l’E85), l’achat d’un 125 économique pour les trajets quotidiens apparaissent comme des solutions pour réduire son budget carburant beaucoup plus efficaces.
